Choisi par Emanuelle DE MONTGAZON
Pierre-Jean Giloux est un artiste français qui a vécu et voyagé au Japon pendant plusieurs années. Son œuvre inclassable propose des dispositifs en référence à une culture visuelle combinant architecture, cinéma, télévision, et bande dessinée avec une particularité : celle d’effacer les frontières entre fiction et réalité. Ses installations, véritables paysages inversés, deviennent ainsi des fictions à vivre où le visiteur est le sujet principal, inventant sa propre narration originale, personnelle et intime.
Ses installations, véritables paysages inversés, deviennent ainsi des fictions à vivre où le visiteur est le sujet principal, inventant sa propre narration originale, personnelle et intime.
Dans son dernier opus magistral, ‘Invisible Cities’, celui-ci est invité à habiter un monde fantastique où cohabitent une multiplicité d’environnements et flux d’images sans que puisse se distinguer ce qui est de l’ordre du réel et ou de l’imaginaire, créant un troisième rapport : un espace ‘entre’. Il met en place ainsi plusieurs strates d’interprétations que le visiteur est amené à relier au travers de sa propre présence à l’intérieur de dispositifs multi écrans.
Les paysages augmentés de Pierre-Jean Giloux sont le miroir de notre réalité intime : entre fiction vécue et réalité fantasmée.
Emmanuelle De Montgazon
Qu’il soit filmique ou photographique, le travail de Pierre Jean Giloux débute par le stade préparatoire du dessin, phases de recherches où la pensée s’organise par strates, avant de passer à la réalisation. Ses installations photographiques composées de suites d’images peuvent être qualifiées. De « storyboards agrandis ».
Ces dernières – le plus souvent exposées en milieux urbains – se confrontent aux rapports d’échelles et questionnent le statut de l’image au sein même de la cité.
Ses travaux vidéo sont les résultats d’associations et hybridations d’images. Il développe par le biais des techniques numériques un travail de collage, montage, de compositions visuelles et sonores qui incluent des séquences animées en 2 et 3 d. Les interventions graphiques sur les images lui permettent ainsi de modifier la perception du réel, de le mettre à distance et de créer des « mondes re-construits » proches de ce que l’on nomme la réalité augmentée. Il aime à faire cohabiter le virtuel et le réel dans le dessein d’établir un dialogue et de questionner notre rapport au réel.
Ces derniers travaux “Invisible Cities†2013 /2017 forment une quadrilogie video sonore qui dresse le portraits de plusieurs villes japonaises et interroge les notions de paysages urbains. Cette fiction prospective a comme point de départ la réalité urbaine et sociale nippone filmée et photographiée puis prolongée par des images de synthèses. Pierre-Jean Giloux a résidé à la Villa Kujoyama (Kyoto) où il réalisé “Stations†le quatrième et dernier volet de “Invisible Citiesâ€